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Chronique 1738-60 - Tamerville
Un article de Rodovid FR.
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Journal d'un dépouillement mené par un novice en généalogie.
Sommaire |
[modifier] 1739
Catherine Bonnard était-elle une mauvaise nourrice? Laurents François Belley et Jean Pierre Crocherre tous deux fils de bourgeois de Valognes meurent chez elle dans l'année, âgés de moins d'un an.
L'incident permet de voir que la pratique est courante: les bourgeois de la ville la plus férocement aristocratique de France, placent massivement leur progéniture en nourrice dans les villages voisins.
[modifier] 1742
[modifier] hécatombe familiale (1)
Jeanne La Neelle, François Le Bon, Jean Baptiste Le Bon, la mère le père et le fils décèdent chacun leur tour: le 31 octobre, le 1er et le 2 novembre.
[modifier] 1743
[modifier] hécatombe familiale (2)
Bernardin, Jean Guillaume, Suzanne, Madeliene, fils et filles de Mayeul Mangon, décèdent les 13 - 14 - 15 et 18 Janvier 1743
On ne saura pas de quoi la pénicilline les aurait sauvés.
[modifier] 1744
[modifier] 16 avril: parents absents
Marie Françoise Eulalie Leonore Rouxel, âgée de quatre jours et déjà en nourrice (chez Charles Ansot), est enterrée en grande pompe par le ban et l'arrière-ban de Tamerville, probablement parce que le père de la petite est un personnage important: bourgeois et contrôleur de Valognes. Mais les parents François et Leonore Rouxel n'ont pas fait le déplacement.
On notera aussi que les curés signalent qu'un enfant est en nourice chez le père de la famille d'accueil, et pas chez son épouse...
[modifier] 30 octobre: de la limite entre paroisses
Apparemment il n'était pas si simple de connaître la limite entre deux paroisses, témoin l'acte de décès ci dessous:
- Jean Le Tourneur fils Michel natif de la paroisse des perques, sabottier
- de profession, demeurant en cette paroisse dans la vente du Montaipinguet
- y mourut agé de soixante & dix ans environ après avoir reçu les saints
- sacrements dans une bijude[1] joignante le ruisseau de la fontiene des
- Blanqueherbes, le quel suivant le raport des antiens fait séparation de cette
- paroisse de celle de Brix, le Mercredy vingt neuvieme octobre mil sept
- cents quarante quattre & fut inhumé le landemain dans le cymmetierre de cette
- Église par moy pretre desservant soussigné en presence de Michel Le Tourneur
- son fils Georges le Charretois, Jacques Pesnel qui a marqué et declaré
- ne scavoir signer & pierre jullien Blestel Diacre sousigné.
La paroisse de Tamerville semble avoir été beaucoup plus étendue vers le nord que la commune de Tamerville. Le Mont Epinguet, souvent cité dans les registres, est actuellement sur la commune de Brix.
[modifier] 29 décembre: un incendie
Double décès. Deux enfants. Dans l'incendie du grenier de la maison familiale: Marie Margueritte et Michel De la Marre
[modifier] 1745
[modifier] 8 février: de l'inconvénient des surnoms
Pierre Thomas (de son prénom: Pierre, de son nom de famille: Thomas), est inhumé. Il porte un curieux surnom: Pontus. C'est particulièrement étrange, la famille Pontus est nombreuse à l'époque à Tamerville.
L'affaire se complique avec son fils homonyme: Pierre Thomas dit: Pontus. Fils qu'on a cru pendant longtemps, au cours du dépouillement, porter le prénom de Pierre Thomas, et Pontus comme nom de famille.
[modifier] 1746
[modifier] Janvier: un nouveau vicaire pointilleux
Dans les premiers jours de Janvier, Tamerville change de Vicaire :Jean François Bertaut passe la main à Jean François Mangon, pour prendre la cure de Saint-Martin-d'Audouville. Apparemment, ils écrivaient eux même leurs actes: tant-pis, JF Mangon ecrit très mal. Tant-mieux, il donne beaucoup plus de détails et de précisions que son prédécesseur.
Ce qui permet -entre autre- de suivre l'évolution démographique des essarts du Mont Épinguet, étant donné que ce Jean François Mangon semble fasciné par les hommes des bois qui s'établissent à Tamerville dans ces années là. Le paysage du Cotentin est en train de se transformer radicalement: d'une forêt continue, on est en train de passer au bocage. Le Roy a vendu ses terres à autant d'adjudicataires qui eux même, vendent le droit d'exploitation des forêts à des ventiers. Des migrants débarquent à Tamerville, et coupent tout arbre dont ils ont acquis le droit d’abattage.
La paroisse se divise en deux parties: le bourg de Tamerville d'une part, la vente du Mont-Epinguet d'autre part. Les deux semblent relativement étanches. On ne trouve d'actes (de naissance mariage ou décès) qu'entre membres de chacune des deux régions.
[modifier] 26 juin - années 1950: Un généalogiste indélicat
C'est pas bien d'écrire dans la marge, surtout des remarques acerbes: — 104 —
Quelqu'un, avec une écriture qu'on situerait bien (à vue d'œil) dans les années 1950, note dans la marge de l'acte de mariage de Pierre Le Franc et Jeanne Marie Langlois:
Voir quelques actes
plus loin combien mérité
cet éloge. L'ironie est
sanglante
C'est signé, mais illisible. En fait on reconnait l'écriture de Georges Bailhache. Il y a même une astérisque pour pointer l'ironie en question, juste après le mot honnête de la phrase:
mariage entre Pierre Le Franc (...) et Honnête fille Jeanne Langlois
Vraiment, c'est pas gentil: tout ça parce que page suivante, on trouve l'acte de baptême de la fille de Pierre et Jeanne. Un tout petit mois après le mariage!
[modifier] 15 Juin: un mort et son bulletin de naissance
Un certain Pierre (dont le nom de famille reste difficile à lire) présente ses papiers au curé, juste avant d'être enterré. C'est bien pratique pour remplir le registre. — 105 — . Transcription de l'acte:
01 Le mercredy quinze de juin aud(it) an a été inhumé dans le
02 cimetiere de cette église le corps de feu pierre (Basire?) decedé
03 d'hier en cette parroisse chez la veuve de feu m(aî)tre françois
04 desmons, après huit jour de maladie pendant lesquels lad(ite)
05 V(eu)ve en a eu un soin très charitable, led(it) défunt ayant été
06 muni des S(aint)s sacrements; âgé denviron soixante saize ans
07 et de la paroisse de S(ain)t Ouein de Celland suivant quil nous
08 a apparu par un extrait du bapteme par luy a nous presenté
09 par nous curé soussigné p(rés)ence des S(ieur)rs Mangon et bertault
10 p(rê)tres et autres
11 Signatures: Mangon, Bertaut, R.H. Adam curé det Tamerville.
[modifier] 1747
[modifier] Avril: hécatombes familiales (3)
Décès en série de trois enfants de Georges le Charretois, sabotier au Mont-Epinguet:
- Marie Françoise, décède le 16.
- Margueritte le 20.
- Jean François le 29 ou le 30.
Le curé confond Ventier et Sabotier, difficile de savoir s'il y avait ou non une réelle différence. Ces bucherons devaient l'étonner: ce sont les seuls paroisssiens dont il précise la profession.
[modifier] 1748
[modifier] Janvier fevrier: hécatombes familiales (4)
Encore une hécatombe familiale au Mont Epinguet:
- Clement Le Dannois (Le Danois) (Le Dannois, n. 1723 calculé d. 20 janvier 1748)
- Anne Le Dannois (Le Danois) (Le Dannois, n. 1728 calculé d. 28 janvier 1748)
- Nicolas Le Dannois (Le Danois) (Le Dannois, n. 1678 calculé d. 4 février 1748)
Il faudra dénombrer ce genre d'évènements...
[modifier] 12 fevrier: aspects de la vie des ventiers
Le baptême de Marie Jeanne Quentin éclaire plusieurs aspects de la vie des ventiers du Mont Epinguet. Transcription:
01 Le douze de fevrier aud(it). an a été baptisé par
02 nous prêtre V(icai)re soussigné Marie Jeanne née de cette
03 nuit ex illicito de Jeanne Quentin V(eu)ve de Pierre Mahaud
04 Laquelle est venue depuis peu accoucher en cette
05 paroisse chez son beau frère (ouvrier?) à la Vente[2]
06 de la paroisse (----?) le tout attesté par therese
07 Le Sage fille de François adjudicataire de la Vente marrainne
08 de lad(ite). enfant (et d') honoré le cadet charbonnier aud(it). lieu le parrein.
09 d'elisabeth dubost sage femme de Vallognes qui ont déclaré ne
10 savoir signer pr(ese)nce de mayeul mangon et de mayeul mangon
11 (cantor?)
12 Signatures et marques.
Plusieurs remarques:
- La naissance est attestée par la marraine autant que par la sage femme (voir les travaux d'Isabelle Samson)
- il y a au moins un charbonnier parmi les ventiers. Ce qui indique que les ventiers exploitent la totalité de la ressource naturelle: bois de charpente, de chauffage, fabrication du charbon de bois, et sabots.
- il y a des relations sociales entre les adjudicataires et les ventiers.
[modifier] 2 avril: décès en nourrice
Susanne Marthe Plançon, décède. C'est la deuxième enfant d'Estienne qui meurt en nourrice à Tamerville, la première étant Marie Anne. Au moins Estienne, bourgeois de Valognes, vient à l'inhumation. Ce qui n'est généralement pas le cas de ses confrères.
[modifier] 27 mai: un parrain prestigieux
Pierre Hyacinthe Des Monts, rejeton de l'aristocratie locale a un parrain prestigieux: le sieur Pierre des Monts, prêtre, bachelier de Sorbonne, chanoine de l'Église cathédrale de Bologne... sur mer.. Si Bologne est sur mer, il s'agirait plutôt de Boulogne... Ce qui fait déjà loin.
[modifier] 27 Novembre: hécatombes familiales (5)
Encore des décès en série dans une famille de Ventiers:
- Louise Fleury 6 ans
- Marie Fleury 14 ans
- Anne de la Cotte 40 ans, maman des deux précedentes.
[modifier] 1749
[modifier] 31 janvier: un parrain tout minot
Jean Baptiste Louis Le Poittevin, âgé d'à peine six ans et demi, est parrain de Bon Mouchel. Sa sœur Jeanne Susanne, la marraine, ne doit pas être bien vieille non plus. Les deux sont assistés de leur père, Louis, qui signe l'acte.
[modifier] septembre: hécatombes familiales (5)
- Charles Estienne Loir (Loir, n. 11 janvier 1741 d. 13 septembre 1749) - 8 ans
- Jean Etienne Loir (Fils d'Étienne et Marie Bonhomme) (Loir, n. 1739 calculé d. 23 septembre 1749) - 10 ans
- Jean Pierre Loir (Fils d'Étienne et Marie Bonhomme) (Loir, n. 19 novembre 1743 d. 24 septembre 1749) - 6 ans
tous fils d'Estienne et Marie Bonhomme.
[modifier] 1750
[modifier] 11 Mars: de l'homonymie
Bonne Suzanne Osber, épouse de Guillaume Le Poittevin, est marraine d'un troisième filleul tous prénommés Bon Guillaume.
[modifier] Novembre
Une maman célibataire, nourrice de l'enfant d'une autre maman célibataire... Madelaine Le Long (Dite: Ferage) (Le Long, ?)
Deux mariages Tesson, à deux jours d'intervale:
Jean et Margueritte sont frère et sœur.
[modifier] 1751
[modifier] Janvier
Ce petit a pour parrain, Jean Louis Hautemanière et pour marraine Françoise Courtois. Si avec tout ça il n'était pas bien élevé...
[modifier] Mai
Jean François Mangon, vicaire passe l'arme à gauche le 17. C'est Pierre Julien Blestel, dont on peut suivre la carrière ecclésiastique depuis 1741, qui prend sa place le 24. Il écrit mieux que son prédécesseur, mais note -hélas- moins de détails.
Deux jumeaux décèdent à un jour d'intervalle:
- François Guillaume Mahier (Mahier, n. 15 mai 1751 d. 17 mai 1751)
- Jeanne Françoise Mahier (Mahier, n. 15 mai 1751 d. 18 mai 1751)
[modifier] 1752
Année catastrophique pour ce qui est de la mortalité infantile et juvénile.
[modifier] 29 Avril: un invalide qui a de la santé
Pierre Revel (Revel, n. 25 février 1680 d. 4 avril 1758), invalide, pensionné du Roy, se marie pour la troisième fois en 10 ans. Avec une nommée Soleil, qui plus est. De quoi réchauffer ses vieux jours?
[modifier] 14 Novembre: mariage d'une maman (deux fois) célibataire
Il s'agit de Margueritte Langlois, déjà maman de Félicité et de Marie Thérèse.
Le registre laisse transparaître, dans ces années là, une relative bienveillance vis à vis de ces mamans là. Elles sont nombreuses, et aucune remarque acerbe ne vient émailler les actes d'état civil les concernant. Qu'en était-il au quotidien?
[modifier] 1753
[modifier] 6 février et 2 avril: de l'usage du mobilier d'Église
L'inhumation Bonne Suzanne Osber déplace du beau monde: le curé vient de Saint-Malo. Membre de l'aristocratie locale, son patronyme ne sonne pourtant pas du coin. Elle est enterrée sous le banc de son mari dans la nef de l'Église.
Lequel mari n'aura pas beaucoup de temps pour profiter du dessus de son banc. Il rejoint son épouse en dessous, le deux avril suivant.
[modifier] 30 mai: drôle de nom
Monsieur de Premare Mangon, prêtre, assiste à l'inhumation de son frère, Augustin. On découvre qu'il est le fils de la sage-femme encore en exercice dans la paroisse.
Ce prêtre est une personne atypique: il n'apparaît que de temps en temps dans le registre, depuis 1747. Mais surtout, les Mangon n'étant pas Aristocrates: qu'est-ce qui peut bien lui valoir de se faire appeler comme ça?
[modifier] 2 juin: veuf pendant 2 mois
Jacques Le Magnen (Le Magnen, n. 1721 calculé d. 18 juillet 1769) se remarie. Or, sa précédente épouse n'est décédée que le 29 mars de la même année, le lendemain d' un accouchement malheureux où le petit n'a pas survécu non plus.
L'acte de ce remariage ne dit rien d'une éventuelle dispense de publication des bans.
[modifier] 2 juin aussi: à la recherche de Marie Vallogne
Le même jour Marie Vallogne épouse Guillaume Huet (d'ailleurs les deux actes de mariage portent les mêmes signatures.
Elle est dite fille naturelle de Jacque Vallogne, mention qu'on retrouvera telle-quelle sur son acte d'inhumation (1768), laquelle inhumation la ferait naître vers 1698. Fille naturelle d'un homme?
[modifier] 13 Juin
Marie Therese Blandin (Blandin, n. 13 juin 1750 d. 11 juin 1753) et Jean François Blandin (Blandin, n. 1745 calculé d. 11 juin 1753), fille et fils de Jean, décèdent à la "Vente du Piège".
Le même jour Pierre Julien Blestel, vicaire, écrit trop vite un acte de baptême: Jean Charle Joseph Le Quertier y est nommé par Charle Le Quertier sa sœur... Heureusement on débrouille la solution dans les signatures: c'est que Jeanne Le Quertier, la marraine, est sœur du parrain.
[modifier] 11 aout: une histoire de Bertaut
Jean François Bertaut, ex vicaire de Tamerville, curé de Saint-Martin d'Audouville, revient au pays pour marier François Bertaut et Jeanne Françoise Bertaut. Probablement troublé par l'évènement, il écrit un peu vite: dans l'acte, deux patronymes restent quasi-illisibles.
[modifier] Novembre: Quesnel, Vicaire
Courant novembre, c'est François Quesnel (Prêtre) (Quesnel, n. 1686 calculé d. 30 juillet 1757) qui devient vicaire. Il y a une confusion à ne pas commettre avec Jean François Quesnel (Quesnel du Vaugoubert, Prêtre) (Quesnel, n. 28 août 1720 d. entre 11 mai 1789 et 12 mai 1789). (les deux sont présents à l'inhumation de Roberde Fichet).
[modifier] 1754
Seulement 28 baptêmes et 24 inhumations cette année là (contre 45 et 44 en 1753).
[modifier] Février: hécatombe familiale
Noëlle (8 ans), Jean François (12 ans), et Honoré Baptiste (18 mois), enfants de Jean François Le Long et Françoise Martin, décèdent les 3; 6 et 11 février.
On n'a pas trouvé d'actes de baptêmes aux noms de Noëlle et Jean François aux alentours des dates calculées. La famille a peut-être immigré dans Tamerville après 1746.
[modifier] 2 mai: Jean Hervé II
Jean Hervé Bertaut, fils d'Ambroise et Marie Mouchel, est baptisé le 2 mai. Il suit un autre "Jean Hervé", fils des mêmes, qui l'année précédente n'a vécu que quatre mois. Laconique, le vicaire note obiit en marge de l'acte du baptême. Ce deuxième Jean Hervé a donc dû décéder dans les jours suivants.
[modifier] 1755
Les hommes d'église de Tamerville faiblissent en précision. Les actes ambigus s'accumulent, surtout concernant les inhumations, qui finissent maintenant systématiquement par (en) présence de leurs parents et amis soussignés, sans préciser quel est l'éventuel lien de parenté. Ça ne nous arrange pas.
[modifier] 23 mars: baptême de Marguerite Ferage
Madelaine Le Long dite Ferage, donne naissance à son quatrième enfant, tous ex illicito.
[modifier] 7 octobre: baptême à tiroirs chez les Danneville
Louise Josèphe Geneviève Danneville, qui est née le 25 août, est baptisée seulement le 7 octobre.
Ce baptême est un cumul de tous les accommodements consentis par l'église de l'époque envers la grande aristocratie, en tout cas localement:
- La petite est ondoyée par le curé du Village, convoqué dans la chapelle du château, le jour de sa naissance. Pour mémoire, l'ondoiement est normalement une mesure d'urgence... le fait qu'on prenne le temps d'amener le curé et qu'aucune mention telle que ondoyée pour péril de mort n'apparaissent, fait bien comprendre qu'il n'y a là aucune urgence.
- C'est donc un mois et demi plus tard qu'elle est baptisée dans l'église. Si les Parrain et Marraine sont prestigieux ils n'en sont pas moins tous les deux absents, représentés par le Grand Vicaire de l'Évèque de Coutances: Robert Jacques Danneville, oncle de la petite. Ce qui laisse perplexe sur la portée symbolique du rituel accompli.
- Le tout est autorisé par la hiérarchie catholique: l'ondoiement abusif par l'Abbé de Chiffrevast, la délégation des parrains par la présence même du Grand Vicaire.
L'acte comporte une longue inscription marginale, écrite 70 ans plus tard. Transcription:
(en bas de page:)
01 Mil huit cent vingt cinq. Le jugement
02 dont est fait mention est transcrit sur le registre couran de cette
03 commune. Le Maire de Tamerville J.Tourraine
(en marge:)
01 par jugement du tribunal de première instance de l'arrondissement de Valognes en date
02 du huit juin mil huit cent vingt cinq, Le Maire de Tamerville est autorisé à
03 Rectifier Lerreur qui se trouve au présent acte c'est-à-dire supprimer les deux SS au mot d'Herissy
04 et y substituer un C ainsi le nom doit être d'hericy. Tamerville ce 9 juin
C'est que la petite, qui a maintenant 70 ans, a remué ciel et terre pour cette orthographe. Le registre de 1823-27 comporte effectivement 6 pages de doctes avis d'important messieurs sur la question de deux "s" ou d'un seul "c". Les enjeux nous échappent. Voir: A.D. de la Manche. — (NMD) Tamerville 1823-1827 (5Mi568) — Vue: 97 —
[modifier] 1er décembre: Roberde s'en va.
On parle de Roberde Fichet jusque dans les bonnes feuilles de Belgique de l'époque.
Tout ça parce que cette brave dame a choisi de passer l'arme à gauche à l'âge cent-six ans. Là dessus on trouve -en ligne- l'acte de son inhumation à l'endroit désigné par le journal belge[3] de l'époque (enfin, à peu près à l'endroit prévu) qui dit aussi qu'elle a capitulé à cet âge là.
Ça n'est pas si mal comme recoupement. Il reste qu'on ne sait pas où elle est née: le registre de Tamerville reste muet à l'année calculée de sa naissance.
«La nommée Roberte Fichet, Veuve de Jean-Baptiste Mouchel, est morte au Village de Tamerville , dans l'Election de Valogne, âgée de 106 ans & 4 mois. Jusqu'au Mois de Septembre dernier, elle alloit à pied a sa Paroisse, quoiqu'elle en fut éloignée d'une demie lieuë; Elle avoit encore la vûë très bonne, & n'a été vraiment malade que les 8 derniers jours de sa vie.[4]»
[modifier] 1756
Mauvaise année pour les prêtres de Tamerville, il en meurt trois: Guillaume Chardin le 23 janvier; Guillaume Mangon le 19 mars; François Gabriel Mangon le 12 décembre. Ce dernier est le frère d'un autre prêtre: Mangon de prémare (voir ci dessus).
Revenons sur François Gabriel Mangon. Il est né en 1703, comme Robert Hyacinthe Adam, futur curé du lieu. François est filleul de François Danneville, seigneur de Chiffrevast, patron de Tamerville. Robert est baptisé par Marie Margueritte, fille du patron... Pas exactement predestiné tout ça, mais presque.
[modifier] 8 septembre onctueux
- ce jourd'huy huit septembre audit an 1756 feste de la
- nativité de la s(ain)te vierge monseigneur l'evesque de
- (lombez?) a officié (pontificalement?) dans notre église assisté de
- (-on?) (Le prevost?) abbé (régulier?) de Blanche Lande pour diacre
- de mr l'abbé de Chiffrevast chanoine et vicaire général du
- diocèse abbé commandataire de s(ain)t Sever pour soudiacre et
- pour p(rê)tre assistans mr labbé de Theville chanoine de Coutance
- (et l'un?) des quattre achidiacres après la grande messe a fais au
- peuple un discours des plus touchant des plus onctueux & des
- plus savants, ensuite de quoy il a conferé la tonsure à trois
- ordinants au pied du grand authel et enfin administré le
- sacrement de confirmation à une grande multitude de peuple
- de toute age et de tout sexe assemblé en foule & ravi des (?)
- exhortations élocantes et pathétiques qui l'ont (----?), accompagnéz en (suivis?)
Voir: — 238 —
[modifier] 1757
[modifier] 30 juillet
François Quesnel, vicaire décède le 30 juillet 1757.
Il est enterré sous l'autel Saint-Pierre dans la nef de l'Église.
C'est Jean François Quesnel, prêtre, qui signe en bas de l'acte. Le premier signait F Quesnel, le deuxième Quesnel, avec la même écriture (le même "Q" qui ressemble à un "2").
François Quesnel a cessé de signer le registre précisément au changement d'année entre 56 et 57, et c'est Jean François qui a repris sa charge (les baptêmes et les mariages, les inhumation étant du ressort du curé). Ils sont donc bien deux quasi homonymes prêtres à Tamerville.
[modifier] 1759
[modifier] Guillaume François Henry Revel, cinq ans, six fois parrain, sieur des chesnées
Depuis le décès de son père (l'invalide qui avait de la santé) c'est au petit qu'on donne le titre de Sieur des Chesnée (toujours systématiquement sans "s"). Le 26 mars et le 10 avril, il baptise François Henry Le Roux et Jean Baptiste François Blestel — 280 — . Le 26 août: Marie Françoise Laisney
[modifier] Transformation d'un surnom en nom de famille
Voir: Marie Anthoinette Allix (Dite: Les Fosteaux) (Allix, n. 8 mai 1745 d. 23 mai 1759) et l’annuaire actuel
[modifier] 1760
[modifier] Et si sa tante en avait...
Louise Françoise Amiot a pour parrain Louise Vallogne et pour marraine Louise Vallogne, son oncle et sa tante. Vérification faite, il s'agit évidemment de Louis et Louise Vallogne...
[modifier] Que devient R.H.?
Robert Hyacinthe Adam, curé dont la fin est proche est surement malade au point de ne plus pouvoir signer le registre. Si les inhumations sont toujours signalées faites par le curé soussigné, il n'y a de l'année aucune signature correspondante.
[modifier] Et aussi…
l'amour en plus
- Marie Anne Gilette Surtainville (Surtainville, n. vers 20 décembre 1743 d. 26 décembre 1743) pas de parents à l'inhumation, même pas la nourice, ni son mari.
- Madeleine Felicité Des Monts (Des Monts, n. 15 juin 1750 d. 26 octobre 1750), parents absents à l'inhumation.
Baptêmes avec parrains à distance
- Louise Ester Le Poittevin (Le Poittevin, n. 22 décembre 1745)
- Marie Charlotte Mangon (Épouse de Pierre Germain Le Bunetel) (Mangon, n. 11 janvier 1747)
- Guillaume René Pontus (Pontus, n. 24 septembre 1750)
- François Antoine Henry Danneville (Dit: le Comte de Chiffrevast) (Danneville, n. 21 novembre 1752 d. 7 juillet 1794)
- Jean Charles François Ansot (Ansot, n. 27 novembre 1754 d. 21 février 1755) (pourtant pas un aristocrate)
Jeunes Parrains
- Marie Catherine Henriette Le Poittevin de Duranville (Le Poittevin, n. 15 janvier 1747), marraine à 5 ans de Jean Hervé Le Roux (Le Roux, n. 17 juin 1752 d. 5 novembre 1753).
- Marie Jeanne Françoise Bosquet (Bosquet, n. 28 mars 1742), marraine à 10 ans de Marie Françoise Therese Jourdan (Jourdan, n. 24 octobre 1752)
- Record battu: Guillaume René Amiot (Amiot, n. 17 novembre 1755 d. 15 janvier 1759), parrain de Jean François Amiot (Fils de Jean François et Marie Françoise Le Sage) (Amiot, n. 8 juin 1757 d. 21 mai 1773), à l'âge de 19 mois. Il marque quand même... Lui même a été baptisé par un Danneville, ce qui explique peut-être l'empressement des suivants.
Maman célibataire
- Madelaine Le Long (Dite: Ferage) (Le Long, ?), maman célibataire de trois enfants. Comment vivait-elle?
Conscription pour la milice garde-côte Le registre sert aussi à la conscription. Voir les remarques du genre de celle ci:
- Icy commence les garçons enrôlés pour l'année 1775
en marge de cette page: A.D. de la Manche. — BMS Tamerville 1738-1760 (5Mi477) — Vue : 210 —
Voir:
Articles: Lieu:Tamerville (50) • Démographie • Lieux-dits • Structure sociale: 1738-60 • 1761-72 Catégories: Chronique • Dépouillement • Documents • Lieux-dits • Personnes dans le registre de: 1719-37 • 1738-60 • 1761-72 • Sources • Catégories d'étude | |
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[modifier] Notes et références
- ↑ Une Bijude est un terme de patois désignant une cabane. Voir Contes populaires, préjugés, patois, proverbes, noms de lieux, de l'arrondissement de Bayeux etc. Frédéric Pluquet, 1834
- ↑ Vente, de ventier: lieu d'exploitation de la forêt
- ↑ Journal encyclopedique ou Universel Volume 3, Partie 1.
- ↑ Mercure historique et politique chez Frederic Staatman, 1756