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Chronique 1828-1852 - Tamerville

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Sommaire des chroniques de Tamerville
1624-1700
1701-1718
1719-1737
1738-1760
1761-1772
1773-1782
1783-1792
1793-1797
1797-1827
1828-1852
1853-1892
Ce découpage chronologique est celui des registres conservés.


Sommaire

[modifier] 1828

[modifier] Coïncidence macabre chez un autre Jacques Martin

Un seul acte pour deux décès
Un seul acte pour deux décès

On connaissait déjà un Jacques Martin, chez qui cinq enfants placés en nourrice, décèdent dans la même année 1824. Voir Chronique 1797-1827

En voici un autre, Jacques Louis François Martin, chez qui ce sont six autres petits qui décèdent dans l'année 1828, entre janvier et octobre :
Étienne Delphin ? (Enfant Trouvé, N°1726) (?, n. 23 décembre 1827 d. 6 janvier 1828)
Basille Colombe ? (Enfant Trouvé, N°1727) (?, n. vers 30 décembre 1827 d. 7 janvier 1828)
Ignace Alexandre ? (Enfant Trouvé, N°1741) (?, n. 7 mars 1828 d. 1 avril 1828)
Théodore Hilarion ? (Enfant Trouvé, N°1743) (?, n. 10 mars 1828 d. 1 avril 1828)
Paul Éléazar ? (Enfant Trouvé, N°1754) (?, n. 22 avril 1828 d. 11 juin 1828)
François ? (Enfant Trouvé, N°1780) (?, n. 5 octobre 1828 d. 19 octobre 1828)

C'est le lieu du domicile qui nous fait penser qu'il ne s'agit pas du même Jacques Martin. Du moins on peut l’espérer.

Détail particulièrement pénible : Ignace Alexandre et Théodore Hilarion passent de vie à trépas le même premier avril, à sept et neuf heures du matin. D'ailleurs le maire n'écrit qu'un seul acte de décès pour les deux.

[modifier] 1829

[modifier] Décès de la sœur d'une Sainte

Le 5 décembre, Jeanne Charlotte Postel décède à Tamerville. Vérification faite il s'agit de la sœur de Julie Françoise Catherine plus connue avec les prénoms de Marie Madeleine.

Marie Madeleine sont les prénoms choisis à son entrée en religion, elle est la fondatrice d'un ordre religieux : la Congrégation des sœurs des Écoles chrétiennes de la Miséricorde, et sera canonisée pour cette raison en 1925. En résumé, il s'agit de «Sainte Marie Madeleine Postel».

Quant à Jeanne Charlotte, son acte de décès nous apprend qu'elle est veuve, mais ne précise pas si elle est entrée dans les ordres ou pas. Toujours est-il que c'est bien au couvent qu'elle décède.

[modifier] 1830

[modifier] Et de sept…

Toujour le premier avril, c'est un septième enfant abandonné qui décède chez Jacques Martin :

Dans le registre de 1830 à Valognes, la première enfant abandonnée, Césarie Pience (?), porte le numéro 21. La dernière, Noëlle Adèle, le numéro 83.

Le premier acte de naissance est à la page 1, le dernier est à la page 176. Ce sont des actes pré-imprimés occupant chacun exactement une page.

Sauf erreur de numérotation, il y a pour cette seule année :

  • 63 enfants abandonnés
  • pour 175 naissances
  • Soit 36%.

[modifier] 1833

[modifier] Et huit autres encore…

entre mai 1833 et décembre 1835, ce ne sont pas moins de huit petits qui trépassent chez une certaine «Marie Guesdon, fille de Jean». Probablement : Marie Françoise Guedon (Guesdon, n. 21 juillet 1801).

[modifier] 1836

[modifier] Surcouf, mort en mer

Jean François Surcouf, natif de Tamerville, décède le 5 mars, à bord du Jupiter, loin à l'ouest de la Martinique, pour peu que le le système de latitude et longitude soit le même que celui d'aujourd'hui.

Ce qui parait douteux : le capitaine devait prendre comme référence le méridien de Paris, puisque, si l'on en croit cette page web, ou encore celle-ci le Jupiter arrivait (au terme de son premier voyage) à Fort-de-France le lendemain du décès de notre Jean-François. Nous sommes cette fois très près des côtes, à l'Est de l'île, du côté de la baie Thalamont.

La date d'arrivée le 6 mars est d'ailleurs confirmée dans l'acte de décès.

Premier voyage pour le navire et pour l'apprenti marin, le deuxième n'en verra pas la fin.

Quant au lien de famille avec l'autre Surcouf, nous n'en savons rien, mais il est possible : la famille du célèbre corsaire malouin venait du Cotentin.

[modifier] 1839

[modifier] Un acte rectificatif

Acte de rectification de l'acte de naissance (titre).
Acte de rectification de l'acte de naissance (titre).

Premier du genre dans les registres de Tamerville, un acte de trois pages, rédigé au tribunal civil de Valognes, restitue sa maman à Jean Louis Pesnel. En effet son acte de naissance était lourdement erroné, lui inventant une mère (Jeanne Regnouf), qui n'existait tout simplement pas.

A noter : la méthode de dépouillement systématique dans Rodovid, avait permis de rectifier l'erreur avant la découverte de cet acte.

[modifier] Et trois autres

Joseph Tourainne, maire de Tamerville se fait taper sur les doigts. Le même tribunal corrige (le 29 juin) l'acte de mariage de Louis Hervé Le Roux et Rose Céleste Flore Girette, et les actes de naissance de leurs deux filles. Erreurs de date et de prénoms de la maman.

Et pour cause : Aimée Julienne (leur fille) se marie en novembre. Il est urgent d'avoir un état civil en ordre.

[modifier] 1840

[modifier] Marie Madeleine et les feux de l'amour

Le 28 juin il y a «promesse de mariage» entre «Marie Madeleine Le Roux, fileuse, domiciliée à Tamerville, née au même lieu, fille de feu Guillaume Le Roux, décédé cultivateur, et de Marie Anne Bernardine Le Roux […]» avec Jean François Nicolas Bourdon. C'est l'acte numéro 13, en marge on lit : «la seconde publication n'a pas eu lieu, les parties ayant rompu leur alliance. le 30 juin 1840».

Bien.

Le 18 octobre, acte n°22, nouvelles publication de mariage, toujours avec Marie Madeleine Le Long : même parents, même métier, pas d'équivoque possible. Promesse renouvelée le 18 octobre, dans l'acte n°23. Mais cette fois le mariage projeté est avec Pierre Bienaimé Frigot.

Bien, bien.

Acte n°24, le 25 octobre (donc une semaine après), encore Marie Madeleine : cette fois elle promet le mariage à… Jean François Nicolas Bourdon !

Et encore une fois : «la seconde publication n'a pas eu lieu […]». C'est toujours le maire qui l'écrit en marge, le 1er novembre…

Le 30 octobre, soit cinq jour après avoir promis mariage au sieur Bourdon, elle épouse Pierre Bienaimé Frigot.

La suite au prochain numéro en 1852.

[modifier] 1842

[modifier] Deux actes de décès pour une seule personne ?

Titres des deux actes
Titres des deux actes

L'erreur est récurente : quelqu'un est mort deux fois, selon l'état civil. En l'occurence il s'agit de Jeanne Geneviève Augustine Mouchel (Mouchel, n. 15 avril 1827 d. 28 avril 1829), décrite deux fois dans deux actes de décès, en 1829 et 1842. Les actes sont sans ambiguïté : mêmes prénoms (dans l'ordre), mêmes prénoms et noms pour les parents, même date de naissance (ou peu s'en faut).

L'erreur d'écriture est arrivée plusieurs fois dans les registres de Tamerville, on peut citer :

Question, qu'est-ce qui a pu provoquer cette erreur répétitive?

[modifier] 1844

[modifier] Deux personnes pour un seul décès ?

Erreur inverse de la part de notre bon maire le 20 septembre. Il écrit l'acte de Bon Michel Mouchel, mais commet une confusion très étrange :

  • L'âge du défunt et la mention de ses deux épouses successives correspondent à : Bon Michel Mouchel (Mouchel, n. 16 juin 1778 d. 20 septembre 1844)
  • Le lieu de naissance et l'identité des parents correspondent à Bon Michel Mouchel (Mouchel, n. 19 novembre 1752)

L'erreur s'explique mieux si c'est le premier des deux qui est décédé ce jour là, aussi lui avons nous attribué cet acte.

[modifier] 1846

[modifier] Un filière de Seine-Maritime ?

En fait seulement des filatures. La coïncidence est trop surprenante pour ne pas avoir une raison : c'est le troisième mariage qu'on trouve en trois ans à Tamerville, où l'un des mariés est ouvrier (ou ouvrière) d'une filature en banlieue de Rouen :

à suivre…

[modifier] 1848

[modifier] La fille du (futur) ministre

Marie Octavie Daru naît au château de Chiffrevast, propriété de ses parents, reçu en héritage du Duc de Plaisance.

Elle est la fille de Napoléon Daru, encore capitaine d'Artillerie cette année là, qui culminera dans sa carrière politique en tant qu'éphemère ministre des Affaires étrangères de Napoléon III, juste avant la guerre de 1870.

[modifier] Étrange reconnaissance…

Le 20 novembre, Jeanne Françoise Fouquet fait venir le maire à son chevet : elle est «malade et infirme». Elle lui déclare étrangement qu'elle est la mère de son fils, Ignace Jean Fouquet. On ne comprend pas très bien l’intérêt de cette reconnaissance tardive : l'acte de naissance du rejeton «fils naturel», dûment écrit d'une seule traite, sans surcharge ni rectification, ne faisait pas mystère de l'identité de la maman… qui reste muette sur l'identité du papa…

Elle devait cependant sentir la fin toute proche, elle décédera le 4 décembre de la même année. ça n'est pas si souvent que l'état civil nous laisse deviner l'état d'esprit des gens qu'il décrit…

Ci-dessous la transcription de cet acte, parfaitement inutile, mais écrit sur du papier timbré donc coûteux. Le maire le savait bien, la rédaction en atteste, mais il a quand même pris la peine de l'écrire.

  1. L'an mil huit cent quarante huit, le
  2. lundi vingtième jour du mois de Novembre, à quatre
  3. heures du soir : par devant nous, Mouchel Jean
  4. Jacques, maire et officier de l'état-civil de la commune
  5. de Tamerville, arrondissement de Valognes, département
  6. de la Manche ; est comparu la nommée Fouquet
  7. Jeanne [Françoise] fileuse, à son domicile où je me suis transporté
  8. à l'effet du présent attendu ou plutôt vu son état sa
  9. maladie et ses infirmités, mais saine d'esprit,
  10. âgée de cinquante quatre ans, domiciliée à Tamerville,
  11. triage de l'Arche de Chiffrevast ; laquelle nous a déclaré
  12. en présence des deux témoins ci-après dénommés
  13. et avec nous soussigné, qu'elle se reconnait être la mère
  14. du nommé Fouquet Ignace Jean, journalier domicilié
  15. à Tamerville, inscrit sous les nom et prénoms sus
  16. dits dans son acte de naissance, reçu par monsieur le maire
  17. de Tamerville, l'un de mes prédécésseurs, en date du trente
  18. [et] un juillet mil huit cent trente deux, sous le n° 46
  19. du registre de l'état civil de la dite commu[n]e ; laquelle
  20. déclaration faite en présence des sieurs Levesque Louis,
  21. tisserand, âgé de trente huit ans, et Blestel Jean
  22. Baptiste, instituteur, âgé de cinquante quatre ans,
  23. tous deux domiciliés en cette commune ;
  24. et ont la déclarante et les témoins signé avec
  25. nous le présent acte après lecture, les dits jour mois et
  26. an que dessus. Trois mots rayés nuls et un en
  27. marge approuvé bon.

[modifier] 1849

[modifier] Encore deux décès pour une seule personne?

à nouveau la même erreur -récurrente- dans les registres de Tamerville : deux actes de décès semblent décrire la même personne : «Marie Jeanne Françoise Vallogne, fille de Guillaume et Marie Lepetit».

Le premier acte (de décès) date du 7 février 1846, le deuxième du 23 avril 1849. Comparaison :

Date de l'acte 7 février 1846 23 avril 1849
prénoms Marie Jeanne Françoise Marie Jeanne Françoise
âge 78 ans 86 ans
naissance (calculée) 1768 1762
père Guillaume Vallogne Guillaume Vallogne
mère Marie Suzanne Lepetit Marie Lepetit
époux Pierre François Mangon Jean Mangon
Domicile village de l'église /
lieu de naissance Tamerville Tamerville
Autres / Belle mère de Jean Rivet

On a bien la trace des deux mariages mentionnés dans ces actes de décès :

On voit que si les prénoms de l'épouse diffèrent, par contre leurs parents sont les mêmes. Mais l'épouse de Jean François est dite native de Sauxemesnil (et pas Tamerville, comme dans l'acte de décès).

En fait :

  1. Le curé a écrit un acte de mariage ambigu : ce n'est pas la mariée qui est native de Sauxemesnil, ce sont ses parents.
  2. Le maire se trompe en donnant le même prénom composé aux deux filles dans leurs actes de décès : Marie Jeanne Françoise, alors qu'une des deux est baptisée et mariée avec pour seul prénom "Françoise". D'ailleurs le maire se trompe a posteriori : «Marie Jeanne» est en surcharge, dans la marge juste avant «Françoise»
  3. Qu'elles épousent toutes les deux un monsieur Mangon rend le tout encore plus ambigu.

On voit d'ailleurs leurs deux signatures côte à côte en bas du mariage de Françoise : «francoisse» [sic] et «marie»

[modifier] 1850

[modifier] Une année particulière

Outre le chiffre rond, cette année a deux particularités:

  1. Les actes d'état civil sont écrits sur des formulaires à remplir. La lecture en est plus facile, hélas, le nombre d'information a diminué: il n'y a plus de date de naissance ni de professions des époux dans les actes de mariage, il n'y a plus de précision du domicile dans les naissances et les décès…
  2. Il n'y a que 13 naissances! la première le 14 avril (il y en a eu 26 l'année d'avant, et en moyenne une petite trentaine).

[modifier] Le fils du cantonnier, écrivain à 16 ans

Jean Louis Lanéelle, décède le 29 avril, âgé de 16 ans. L'acte lui précise une profession : écrivain. comprendre évidemment écrivain public. Le petit (et ses parents) devaient avoir foi dans l'éducation.

[modifier] 1851

[modifier] Jean Pierre Lahaye, Jeanne Sophie Victoire Dubost, le maire et l'orthographe

Le 29 janvier, Jean Pierre Lahaye épouse Jeanne Sophie Victoire Dubost, et tient absolument à faire préciser dans son acte de mariage que :

[…] Observant
que dans ces actes produits, l'ignorance ou le
défaut d'application y ont fait écrire le nom
Lahaye de diverses manières, mais le futur
époux réclame que son nom soit écrit comme il
précède (Lahaye) attendu que c'est ainsi que l'écri-
vaient ses ayeux et que l'écrivent tous ses
parents et lui même ; les témoins attestent
connaître la famille et que nous connaissons
également étant originaire de la dite commune
de Brix, pourquoi ils attestent comme nous qu'il
y a identité, d'une part […]

On apprend donc que le maire de Tamerville est natif de Brix, ce qui nous permet de l'identifier sans ambiguïté une fois sa signature comparée. Il s'agit de Jean Jacques Mouchel fermier à Chiffrevast, donc sur les terres de Napoléon Daru cité ci-dessus.

Et plus loin c'est l'épouse qui précise :

[…] observant que la future épouse déclare avec
les témoins que par erreur il a été aux actes
produits écrit Dubost sans «s» [sic], attendu qu'il est
réel que ses ayeux écrivaient Dubost avec un «t», et
qu'elle l'écrit elle-même aujourd'hui ainsi que
toute sa famille, ce qui se confirme par la signature
ci-après ; il y a donc identité constituée […]

Une identité constituée sur la lecture d'une signature ? On doute de la légalité du procédé…

[modifier] 1852

[modifier] Marie Madeleine et les feux de l'amour (le retour)

Marie Madeleine Le Roux dont on a parlé ci-dessus à l'année 1840, son soupirant et son mari décédés, après avoir eu 6 enfants, se remarie finalement avec : Pierre Charles Auguste Raynel (Raynel, n. 20 septembre 1819)…

Enfin peut-être. En tous cas elle publie les bans.

NB: elle se remarie effectivement le 4 janvier 1853.