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Mohammed Salah Ben Mrad
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Mohammed Salah Ben Mrad dans Rodovid
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[modifier] Naissance et origine
Mohamed Salah Ben Ahmed (dit H'mida) Ben Hamda Ben Mohamed Ben M’rad ben mohamed El Kebir Ben El Hadj Ali Khodja El hanefi,[1] est né en 1881 (1298 de l’Hégire) –soit dans l’année où le traité du Protectorat a été signé- dans la maison des Ben M’rad rue Tourbet El Bey à Tunis.
Plusieurs sources concordantes[Réf.nécessaire!] affirment qu’à l’origine, la famille était arrivée de Turquie au tout début du règne de la dynastie Husseinite. (1705)
L'origine de cette famille remonterait en fait à l'arrivée de leur aïeul Murad Khodja, un militaire Ottoman aide de camp de Sinan Pacha venu à Tunis pour la 1ère fois lors de la bataille de Tunis (1574) à la Goulette contre l'armée de Charles Quint.
Il avait été l'officier de l'armée de Sinan Pacha. Il eut un fils de son épouse autrichienne: Helen[2] qu'il nomma Mohamed. Celui-ci eut deux fils, l'un nommé Murad qui donna la lignée des Bin MÛRAD l'autre Mohamed qui donna la lignée des BIN_ELKhODJÄ, littéralement (Belkhodja). L'aïeul des Ben M'rad (M'rad) Bach Agha de mateur nommé par le Bey Hamouda Pacha, se maria lui à une autochtone originaire de cette ville de la tribu des BIN'GHANEM.[3] qui donna un fils nommé Mohamed et une fille (Taj Behe).mohamed se maria plus tard à une fille Kalchani.
Le fils du patriarche M’rad, Mohamed était donc marié à Beya Kalchani. Son petit fils Ahmed était marié à une Hamdi et son arrière petit fils était marié à une fille Bouhachem. La mère de Cheikh H'mida ben M'rad est donc Fatma Bouhachem[4].
L’aïeul de cette famille est le frère de l’ancêtre de la famille Belkhodja ; les deux frères étant venus à Tunis et s’étant investis dans le savoir et l’enseignement.
Son fils Mohamed est à son tour entré au service du premier Mouchir Ahmed Pacha Bey et a été parmi ses plus proches collaborateurs jusqu'à ce qu’il ait atteint le grade de secrétaire financier du Bardo. Il s’est éteint en 1863 (1280 de l'Hégire) et a été enterré au cimetière El Jallazdans la "Torba" des Ben M'rad originellement celle des Kalchani.
Le petit fils de M’rad –Mohamed Hamda- a de son coté exercé comme notaire et occupé le poste de 1er responsable du trésor public(Ketteb Ban'k) à la suite du Cheikh Tahar Essakat. Il s’est notamment occupé de la restauration du palais du Bardo.
Quant au père de Mohamed Salah, c’est le Cheikh Ahmed –dit "Hmida" Ben M’rad,décédé en 1940,lequel, en parallèle de ses fonctions de cheikh et Mufti , a enseigné à la grande mosquée de la Zeitouna dont il était doyen durant plus de 70 ans (ce qui témoigne de sa longévité et du nombre de disciples qu’il a formés).il était nommé "cheikh el Mantik" Spécialiste de rhétorique Sans compter qu’il était Imam (prédicateur) de la mosquée Husseinite (rue des teinturiers), appelée aussi la nouvelle mosquée.
Dans ce contexte il est à signaler que les trois fils de Hmida (Mohamed Salah, Néji et Brahim) ont été à la même période, respectivement Imams prédicateurs des mosquées hanéfites Youssef Dey, Husseini et Hammouda Pacha.
[modifier] L'affaire de la nationalité forcée
De surcroît, Hmida Ben M’rad a brillamment exercé la fonction de Mufti et est connu pour avoir eu dans l’affaire de la nationalisation forcée,[Réf.nécessaire!] en 1933 (1352 Hégire), une prise de position célèbre qui l’a honoré.
Cette affaire se présente comme suit : ceux qui se convertissaient où ceux qui prennaient la nationalité française, bénéficiaient du tiers colonial : une forme de rétribution de salaire supplémentaire par rapport aux natifs du pays. Certains tunisiens ont accepté d’être naturalisés pour bénéficier de cet avantage mais étaient mal jugés par les tunisiens musulmans.
Une consultation avait été demandée dans un climat tumultueux, au tribunal charaïque[5] concernant le cimetière où devaient être enterrés les musulmans naturalisés. Le Mufti hanéfite[6] H’mida Ben M’rad avait tranché en niant le droit aux naturalisés d’être inhumés dans les cimetières musulmans. L’argument était qu’ils ne pouvaient plus être justiciables des tribunaux charaïques, qu’ils avaient indirectement reniés mais des tribunaux français (la magistrature était à l’époque divisée). On avait par conséquent aménagé un cimetière particulier à leur atention, mais personne ne voulait parmi les religieux ou même les simples citoyens, officier la prière des morts lors de leur enterrement (oraison funèbre musulmane). Le Néo Destour[7] était lui aussi contre la naturalisation car elle risquait de faire perdre aux tunisiens leur identité et de rendre plus ardue la lutte contre la colonisation.
Le droit charaïque considérait de son coté que le changement de nationalité ne permettait pas à celui qui en avait fait le choix de changer d’avis. C’était considéré comme une décision définitive qui entraînait ipso facto la déchéance de l’intéressé de manière irréversible de son droit à l’appartenance à la religion musulmane, qu’il ne peut pas quitter et réintégrer autant de fois qu’il lui semble.
Cette interprétation avait été retenue pour décourager ceux qui étaient tentés par la naturalisation et cette décision a sans doute eu une portée considérable sur les suites et les conséquences de cette mesure très grave pour l’identité arabo-musulmane et pour l’indépendance nationale.
[modifier] Lignée féminine
Quant à la lignée féminine des Ben M’rad, elle trouve sa source dans la personne de l’épouse de M’rad, mère de Mohamed, qui est la regrettée Beya Kalchania, c’est d’ailleurs la seule descendante directe du Cheikh El Kalchani qui a exercé les fonctions d’Imam, de Cadhi et de Mufti. La Tourba (parcelle mortuaire familiale) des Ben M’rad appartient en fait à leur belle-famille des Kalchani. Le Cheikh Makhlouf, en outre, a annoté dans Chajaret Al Nour Al Zakia relativement à son mentor Ahmed Ben M’rad (père de Mohamed Salah) en disant de lui (page 440) :
.. Abou Abbès Ahmed Ben M’rad, petit fils de grands-parents illustres savants, chercheurs et interprètes émérites de textes sacrés. Il a été notamment le disciple du Cheikh Amor Ben Cheikh, a enseigné le contenu des grands ouvrages religieux de référence. Parmi ses propres disciples, figure le Cheikh Mohamed Ennakhli. [...] Il m’a enseigné plusieurs matières et j’ai été promu sous son autorité et sa sage direction. Il a exercé l’enseignement, a dirigé des concours puis il s’est adonné à l’exégèse..
Quant à la mère de Mohamed Salah, elle se nomme Douja Turki et est originaire de Pleven à la frontière bulgaro roumaine. Son oncle, le regretté Brahim Turki, était au départ arrivé seul en Tunisie, puis est entré au service de l’armée de Ahmed Bey 1er qui l’a nommé Général sur Ghar El Melh, puis sur Kairouan. Après une courte durée, son frère El Hadj Abdel Rahman Turki, l’y rejoint et il devient ensuite Férik (général) de la même armée de l’Emir.
Abdel Rahman est donc le père de Douja et le Grand-père maternel de Mohamed Salah ; et dans la descendance de la famille Turki, les peintres Hédi et Zoubeir (qui est récemment décédé) sont célébrement connus.
Ledit Abdel Rahman a épousé une Kairouanaise de la famille Ettabbal, qui est donc la grand-mère de Mohamed Salah.
[modifier] Notes et références
- ↑ D'après Si Hatem el Karoui qui a pour source la Biographie de Chemmam (Aâlem Mina Ezzeitouna 1996)
- ↑ Elle fut enlevée à Graaz en Autriche, lors du siège de cette ville par les Turcs vers 1532 à l'âge de 15 ans (Sources ottomanes "l'expédition de Morée")
- ↑ Hawa Ben Ghanem (qui possédait beaucoup de terres agricoles à Mateur).
- ↑ Pour la petite histoire, le père des filles Bouhechem, Si Mohamed Bouhachem fût condamné à l'exil (pour une courte période par le Bey Ali), il avait confié avant son départ, la gestion de ses biens ainsi que ses deux filles à mohamed ben M'rad qui était son ami. A son retour d'exil il maria ses deux filles aux deux fils Ben M'rad (Hamda et Hammouda).
- ↑ Le tribunal charaïque, tribunal du caïd, juge unique, était l'instance de la justice musulmane. Voir : Portail de la justice et des droits de l'homme en tunisie
- ↑ Voir wk:fr:http://Hanafisme
- ↑ Néo-Destour : parti politique Tunisien entre 1934 et 1964. Voir : wk:fr:Néo-Destour
[modifier] Sources
- Mohamed Laaziz Ben Achour (Sté tunisoise du 19ème), Si M'hamed Bin_El khodjä (Malem fi tawhid fil Kadim ou el Jadid);
- Cheikh Manachou communication orale. Muhimme defteri, Fondation Temimi: Études sur l'histoire Ottomane au Maghreb au XVIe siècle siècle.