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Les chroniques de Transières

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Les registres paroissiaux peuvent comporter d'autres informations que les actes qui doivent y être enregistrés. Celles-ci peuvent relater des événements de la vie de la paroisse, des transcription d'actes notariaux de ventes ou d'héritages, lus à l'issue de la messe paroissiale et retranscrits dans les registres. Certains actes peuvent également comporter des remarques sur les individus concernés ou bien contenir des curiosités parfois amusantes : sobriquets, associations de patronymes...

[modifier] La Marraine d'Elizabeth Le Rat

Association de patronymes amusante :

1727 - La Marraine d'Elizabeth Le Rat
1727 - La Marraine d'Elizabeth Le Rat

Le 12 avril 1720 naquit et fut baptisée le lendemain une fille née du légitime mariage d'Elye Le Rat et de Magdeleine Julien et fut nommée Elizabet par Charles Julien et Elizabeth Souris ses parin et marinne La marque de Elizabet Souris Signe C Jullien

[modifier] De la Tenue des Registres

Le Sieur Jacques Gouellain, curé de Transières, ne semble pas respecter l'Ordonnance Royale quant à la tenue de ses registres paroissiaux. Monsieur le Lieutenant Général du Bailliage l'avertit solennellement, par écrit en lui rappelant la loi.

L'avertissement du Lieutenant Général
L'avertissement du Lieutenant Général

Le présent registre contenant quatre pages de nous cottées et paraphées par première et dernière et en l'état que ledit registre nous a été apporté ce jourd'huy en exécution de l'avertissement que nous avons fait faire au Sieur Curé de la paroisse auquel nous enjoignons de se conformer exactement à l'avenir aux articles huit, neuf, dix, onze douze et treize du titre vingt de l'Ordonnance de mil six cent soixante et sept sur les peines au cas appartenant. Autant fait sur le double à Lyons ce quinze avril mil sept cent trente quatre par nous Conseiller du Roy Lieutenant Général du Baillage dudit Lyons

Signe : Thomas Des Taisnières

Le Lieutenant général évoque l'Ordonnance dite « de Saint-Germain-en-Laye » traitant de la réformation de la justice et dont le titre XX institue les règles de tenue des registres paroissiaux qui doivent être tenus avec rigueur et peuvent servir de preuve notamment en justice.

Voyons quels ont été les manquements du Sieur Gouellain, bénéficiaire de la cure de Transières depuis 1718, en reprenant les articles cités par le Lieutenant Général dans son avertissement,

ARTICLE VIII Il impose la tenue de deux registres, cotés et paraphés, fournis par le bailliage chaque année, aux frais de la fabrique de la Paroisse, pour y noter les Baptêmes, Mariages et Sépultures du 1er Janvier au 31 décembre. L'un des registres restera aux mains des prêtres de la paroisse, l'autre sera remis au greffe à l'échéance de chaque année.

Il est vrai que dans le cas de Transières cet article n'a pas été respecté. Depuis l'entrée en fonction de Mr Gouellain, en 1718, et jusqu'en 1733, les actes sont notés les uns à la suite des autres dans un cahier qui ne précise pas le début de chaque année. Certaines années sont mêlées à d'autres, surtout avant 1723 où les actes s'enchaînent sans respecter de chronologie apparente. Pour certaines années, le support n'est très certainement pas celui qui doit être fourni par le bailliage, il ne s'agit pas de papier timbré contresigné par les officiers du greffe du bailliage. Il y a même parfois "réemploi" d'anciennes feuilles officielles !

ARTICLE IX Il impose le contenu des actes. Pour les baptêmes, le jour de naissance, le nom de l'enfant, des parents, parrains et marraines. Pour les mariages, outres les identités, doivent être mentionnés les âges,les domiciles et qualités, l'ascendance, si les époux sont majeurs ou mineurs , indiquer la tutelle ou curatelle, s'il y a lieu, et l'acte doit être signé par quatre témoins précisant leur degré de parenté avec les époux. Pour les inhumations doit figurer la date du décès.

Encore une fois dans les registres de Transières, il existe de nombreux actes succincts. certains baptêmes ou inhumations ne précisent même pas l'identité, la plupart ne sont pas signés. Les mariages indiquent rarement la filiation et la qualité des personnes et leur domicile n'y sont que très rarement spécifiés. L'âge n'est quasiment jamais donné. Dans les cas d'homonymie qui sont une constante à cette époque, il est parfois impossible de savoir si c'est le fils qui se marie ou le père qui se remarie, ou bien encore lequel des deux est inhumé.


ARTICLE X Cet article ordonne le respect de la chronologie des actes dans le même registre : il n'est pas question de tenir des registres de baptêmes séparés des registres de mariages ou de registres d'inhumations. Il décrit également les conditions de signature des actes. Les témoins doivent préciser la qualité de leur relation avec la personne concernée. Le prêtre doit interpeller les signataires pour leur demander s'ils savent écrire et dans le cas contraire le préciser sur l'acte. Également, le père doit signer l'acte de baptême de son enfant. Il faut quatre témoins pour un mariage, deux pour une sépulture.

Encore une fois, le Lieutenant de Général avait matière à faire des remontrances au curé de Transières. La plupart des actes ne sont pas signés et la chronologie, pour certaines années est plus que fantaisiste, on ignore même parfois à quelle date l'acte a été rédigé.

ARTICLE XI Arrivé à l'échéance d'une année, le prêtre de la paroisse dispose de six semaines pour aller déposer ses registres au greffe du baillage où il laissera le double et repartira avec celui qu'il doit conserver à la cure, après mention des dates de contrôle et de dépôt par le greffier et en reprendre deux nouveaux , moyennant une redevance pour l'année à venir.

A Transières, pendant de nombreuses années, c'est le même registre, entre 1718 et 1733 qui a servi à rédiger les actes sans que jamais n'y apparaissent la moindre signature officielle du Bailliage de Lyons même si ce "registre" semble écrit sur du papier officiel. La cotation en marge haute des feuilles mentionne toujours "deuxième et dernier" : il semblerait que le curé Gouellain ait réemployé des feuilles vierges récupérées dans les anciens registres.

Exemple de la tenue des Registres par le curé Gouellain
Exemple de la tenue des Registres par le curé Gouellain

ARTICLE XII Il s'agit là de la possibilité d'obtenir des extraits des registres, soit au greffe du bailliage, soit directement à la paroisse, et des sommes qu'il faut régler pour obtenir ces extraits.

La non application de cet article ne laisse pas de traces dans les registres, mais on imagine que ceux qui avaient besoin d'extraits pouvaient avoir de la peine à en obtenir si le curé n'allait pas déposer les doubles au greffe ou bien si la tenue approximative des registres à la paroisse, en dehors de tout contrôle les empêchait d'en obtenir.

ARTICLE XIII Il enjoint les responsables de la tenue des registres à s'astreindre aux prescriptions de l'ordonnance et prévient des peines encourues en cas de défaillance. Pour les religieux la saisine de leur temporel, c'est à dire de tous les revenus ecclésiastiques que le bénéfice de leur paroisse leur procure. Pour les laïques, comme le marguiller responsable du trésor de la fabrique de la paroisse, 20 livres d'amende.

La peine infligée est très importante pour le responsable de la tenue des registres. Si le curé n'a pas investi les bénéfices de sa cure dans d'autres sources de revenus, il pouvait se retrouver sans ressources. On pense bien que dans une aussi petite paroisse que Transières, le temporel du curé ne devait pas être considérable et que les curés ne devaient pas y vivre dans l'opulence.

Jacques Gouellain rédigera encore trois actes de sépulture et un acte de baptême, juste sous la sévère mention d'avertissement, sans rien changer à sa pratique, avant de s'éteindre huit mois plus tard âgé de 60 ans, le 20 janvier 1735, date à laquelle il aurait dû, selon l'ordonnance, apporter ses registres au greffe et en retirer de nouveaux.. Son acte de sépulture est le dernier acte écrit sur la feuille ou figure les remontrances du Lieutenant Général du Bailliage de Lyons.

Acte de Sépulture de Jacques Gouellain Transières 1725
Acte de Sépulture de Jacques Gouellain Transières 1725

Voir le texte de l'Ordonnance de Louis XIV donnée à Saint Germain -en-Laye au mois d'Avril 1667

Voir la page où sont rédigés l'avertissement du Lieutenant Général et l'acte de Sépulture du curé Gouellain sur le site des AD de l'Eure Registres de Transières : page 49