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(Henri), Francis, Grenier n. 5 mars 1887 d. 29 novembre 1962
Un article de Rodovid FR.
[modifier] 1887 à 1907 : naissance, enfance et adolescence à Saint-Pétersbourg (Russie)
Henri Francis Grenier est né à Saint-Pétersbourg. Il y a grandit, y a fait ses études. Le "gymnasium" (гимназия), le lycée russe, se trouvait en face du salon de coiffure de ses parents. Francis n'avait qu'à traverser la rue pour être au lycée. De nos jours, le lycée n'existe plus. C'est à Saint-Pétersbourg que Francis a trouvé son premier travail dans la banque.
Cette carte est un petit carnet avec une tirette, comportant pour chaque jour de la semaine, une photo de différents monuments de St-Pétersbourg. Le jour et la légende du monument sont toujours écrits en russe et en allemand. Ici, "Sonntag" (= dimanche), le monument est la cathédrale Notre-Dame-de-Kasan. |
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[modifier] 1907 - 1908 : service militaire, départ pour Pau (France)
Francis habitait alors à Saint-Pétersbourg, mais comme il était de nationalité française, il fut appelé en France pour effectuer son service militaire.
C'est à la caserne Bernadotte de Pau qu'il l'effectua de 1907 à 1908. D'après une de ses cartes postales, il fut rappelé à la caserne de Pau en 1910, mais on ne sait pourquoi.
Carte (verso) de Francis Grenier écrite pendant son service militaire, de sa caserne, à Pau, vers 1907-1908, à sa mère Françoise qui demeurait à Bordeaux chez son frère Julien Tailleur. Voir la transcription de la carte. |
Marguerite et Francis Grenier, à Nice, en 1907, pendant le service militaire que Francis a effectué à Pau. Cette photo est une carte postale (qui n'a pas été utilisée en tant que telle). |
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Carte (verso) de Francis Grenier écrivant de Pau, le 27 juillet 1910, à sa soeur Marguerite et son beau-frère Stanislas, qui habitaient Nice. Voir la transcription de la carte. |
[modifier] Avant la Guerre de 1914-1918 : employé au Crédit Lyonnais de Saint-Pétersbourg
Après son service militaire et avant la Première Guerre mondiale, il travaillait au Crédit Lyonnais de Saint-Pétersbourg.
Pour loisirs, il faisait des courses automobiles avec Auguste Vergne, son beau-frère. Celui-ci était le pilote et Francis était à l'arrière pour tenir la roue de secours. En hiver, tous deux faisaient des courses sur glace, sur la Neva à Saint-Pétersbourg. En effet, l'hiver, la Neva était tellement gelée que la ville de Saint-Pétersbourg y installait des rails pour y faire passer le tramway.
[modifier] Première Guerre mondiale (de 1914 à 1918) : prisonnier à Müncheberg (Allemagne)
Il faisait partie du 218e RI, chargé d'aller relever le 118e RI, au Chemin des Dames, lors de la première bataille de la Marne. C'est là que pour la dernière fois, il rencontre son cousin Jean de Bordenave (ou son frère Marc de Bordenave ?), qui mourra plus tard au combat, et qui lui demanda du pain tant il avait faim.
Lors de l'attaque d'un village, Francis fut blessé par une balle de mitrailleuse qui lui traversa la cuisse. Il resta une nuit dans cet état, puis les Allemands le trouvent et l'emmènent prisonnier dans le camp de Müncheberg, en Allemagne, où il resta d'août 1914 jusqu'à la fin de la guerre.
Parlant français, russe et allemand, il servait d'interprète entre le camp de prisonniers russes et les Allemands, améliorant ainsi considérablement leurs conditions de détention. Dans le camp de prisonniers français, il jouait du piano, du violon et faisait du théâtre.
Une épidémie de typhus (?) s'étant déclarée dans le camp français, Francis se porta volontaire pour transporter les cadavres, car contrairement aux autres prisonniers, il n'avait ni femme ni enfants.
C'est pendant sa détention qu'il rencontre Paul Antoine, son futur beau-frère... En effet, Paul Antoine connaissait la famille de Georges Lanier, car celle-ci habitait à Vitry-sur-Seine, où Paul Antoine possédait une usine de phares automobiles, les Phares Besnard (cf. Société Besnard, Maris & Antoine). Les Lanier, quant à eux, y possédaient un entrepôt de bouteilles de vins, car ils possédaient des vignobles dans le Loir-et-Cher, et vendaient leurs vins. Après la guerre de 1914-1918, Paul présenta la famille Lanier à Francis, déraciné de "sa" Russie natale. Paul épousa Suzanne Lanier, la fille aînée du capitaine Georges Lanier (mort à la guerre en 1915), et Francis épousa la cadette, Jeanne Lanier.
Carte du combattant délivrée à M. Grenier Henri Francis, valable du 10 avril 1936 au 10 avril 1941. Voir le verso de la carte. |
Recto de la carte du combattant délivrée à M. Grenier Henri Francis. Voir le recto de la carte. |
[modifier] De 1918 à 1962 : la France
• Après la guerre, à cause de la révolution russe d'octobre, il ne peut pas retourner chez lui à Saint-Pétersbourg, et rentre en France, ayant tout perdu. Il se fait embaucher au Crédit Lyonnais de Paris, puis entre à la Barclays.
• Il participe à la manifestation du 6 février 1934 (cf. 6 février 1934), pour protester, pour sa part, contre la politique du gouvernement d'Edouard Daladier, visant à réduire inconsidérément le budget de l'Armée française, alors que la situation en Allemagne faisait pressentir une nouvelle guerre. Déjà, en effet, André François-Poncet, l'ambassadeur de France en Allemagne, alertait continuellement le gouvernement français du danger hitlérien, mais jamais François-Poncet ne fut pris au sérieux (ses souvenirs sont à ce titre exceptionnellement intéressants : Le Point, Un Français au plus près d'Hitler). Francis rentrera chez lui le visage en sang, frappé par les capes de la police française dont les ourlets étaient garnis de plomb afin qu'elles puissent rester bien droites en toutes circonstances...
• Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la Barclays déménage vers Bordeaux, où il se rendra.
• A la fin de la Guerre de 1939-1945, il retourne à Paris avec la Barclays. Il y restera jusqu'à la retraite.
• Il meurt d'une crise cardiaque au 63, rue des Plantes, Paris 14e.
Il a toute sa vie compter en russe, même après la guerre, lorsqu'il a dû rester en France.
Les Pujos étaient de très bons amis des Grenier. Ce sont eux qui, pendant la Première Guerre mondiale, ont reçu Jeanne Grenier (née Lanier) et ses enfants chez eux, à Talence (33).
Au moment de l'exode de la Deuxième Guerre mondiale, sa tante Hélène et son cousin Georges Dotin les avaient reçus à Royan (17).